Jour 9 : Page
29-06-2015, par Marie, Meum & Dad
Ce matin 29 juin, sous un soleil de plomb, destination Glen Canyon, 4ème plus grand barrage des États-Unis. La visite démarre au Visitor Center, lieu offrant une vue quasi panoramique avec d’un côté le lac puis le barrage et de l’autre la voie d’eau libérée par le barrage, suite du Colorado s’engageant dans le canyon qu’il a façonné depuis des millénaires, en direction de sa destination finale.
Billets en poche, nous nous dirigeons vers l’ascenseur qui nous emmène vers les entrailles du barrage d’une épaisseur de 10 m à son sommet et 33 m à sa base. Panorama derrière une cloison vitrée de la salle de production électrique constituée de quelques générateurs électriques entraînés par d’énormes turbines hydrauliques. Ouvrage très rentable dont le coût a déjà été amorti dix fois à ce jour mais revers de la médaille, tarissement des eaux du Colorado en aval. 85 % des eaux sont utilisées pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable des grandes villes et il ne reste donc pas grand-chose pour les Mexicains qui utilisent sa partie terminale.
Direction le Horseshoe Bend pour un point de vue à couper le souffle. Une petite randonnée dans le sable, sous une chaleur étouffante, est nécessaire pour y accéder mais au bout, quelle récompense ! Au fond du Canyon, le Colorado nous offre des couleurs insoupçonnées : des nuances vertes et bleu turquoise et des tons orangés révélés par les parois de grès ocre du canyon. Le fleuve, s’enroulant autour d’un énorme rocher, forme un gigantesque fer à cheval. Comme le disent souvent les Américains, ce spectacle est « priceless », en tout cas il nous laisse sans voix.
L’après-midi, croisière sur le lac Powell, rendez-vous donc la Wahweap Marina pour l’embarquement. Dans une atmosphère tout autant caniculaire nous nous sommes délectés par les magnifiques paysages offerts par ce lac aux multiples branches enchâssées dans de magnifiques falaises rouges du canyon originel. Falaises rouges blanchies au-dessus du niveau de l’eau sur quelques mètres, par le calcaire déposé pendant les périodes d’abondance de précipitations des années précédentes.
Il est rare que l’intervention de l’homme modifiant le dessein de la nature ait un effet esthétique aussi saisissant. J .W. Powell est l’homme qui mena la première expédition en 1869 dans le but de cartographier le Colorado, région encore inconnue à cette époque. Ce périple de 1760 km constitue une grande première dans l’histoire de l’Ouest américain. Aujourd’hui le Glen Canyon est devenu un immense lac qui porte le nom de celui qui l’a découvert. A cheval sur le nord de l’Arizona et le sud de l’Utah, ce lac a nécessité 17 ans pour son remplissage. Il magnifie le paysage qui le reçoit en mettant en valeur ses grès rouge et beige caractéristique géologique du Colorado. Le bleu azur renforce la beauté des paysages, le calme, la paix et le mystère de ce lieu féérique.
Nous avons maintenant besoin de faire baisser la température de nos pauvres carcasses ; notre étape nous mènera donc logiquement à Lone Rock, un point de vue bien gardé par les Rangers. Sans le pass annuel, il vous en coûtera 15 dollars ! Tout comme Pismo Beach en Californie, cette petite plage est accessible en voiture. En 4×4, aucun problème mais en berline, gare à l’ensablement !
Les enfants s’en sont donné à cœur joie, les plus grands aussi… une baignade vraiment salutaire autour d’un immense rocher solitaire, comme emprisonné dans un bras du Lac Powell.
Avant un dîner frugal à la Marina, nous empruntons la Scenic View Drive pour contempler le coucher de soleil sur le lac. Ce point de vue surplombe la Marina Wahweap et nous offre un panorama à 360°. A cet instant, nous nous trouvons sur une autre planète, nous n’avons pas assez de nos yeux pour décrire une telle explosion de couleurs. Seuls au monde l’espace d’une vingtaine de minutes, nous savourons avec un énorme plaisir ces instants privilégiés.
Ce soir, nous avançons nos montres d’une heure ; en entrant dans l’état de Utah, nous quittons le Pacific Time pour rester à peine deux jours dans le Mountain Time.