Jour 16 : San Francisco

 

06-07-2015, par Meum & Dad

 

En ce 6 juillet alors que notre séjour approche de sa fin, nous logeons à San Francisco point de départ de notre périple dans l’Ouest américain, devenu notre camp de base pour chacune de nos dernières excursions.

 

Impossible pour des Français quelques peu disciples d’Epicure, de partir sans tester les talents de nos cousins du nouveau monde en matière œnologique. La Napa Valley, région emblématique du vin aux Etats-Unis à quelques encablures au nord de San Francisco (hissez haut santiano) devait absolument recevoir notre visite Et pourquoi pas aller chez le champion de cette région dont les stratégies marketing et les innovations ont apporté une reconnaissance internationale aux vins de la vallée de Napa en Californie, le très célèbre Robert Mondavi à Oakville. Très contesté en France dans le milieu des connaisseurs surtout après ses tentatives de rachats de domaines viticoles français, de la publication de son autobiographie de son vivant en 1998 et du film documentaire Mondovino un peu trop ostentatoire au goût des Français, nous devions nous rendre compte par nous-mêmes de la qualité de son travail. Décédé en 2008 à presque 95 ans il attribuait sa bonne santé et sa longévité aux vertus du vin et du sien en particulier : il en buvait une bouteille par jour nous explique-t-on lors de la visite du domaine en ce jour ensoleillé de juillet distillant une douce chaleur propice à la dégustation.

 

Après une visite du domaine, de la cuverie magnifique, où les foudres et les barriques faites des meilleurs merrains français nous mettent l’eau à la bouche, nous terminons la visite par le meilleur moment pour l’oenophile, la dégustation.

 

Trois  vins seulement , un Fumé à base de Sauvignon qui a fait la gloire de Mondavi à ses débuts, un Pinot noir suivi d’un cabernet Sauvignon en assemblage avec d’autre cépages comme dans le Bordelais. Pour être honnête les vins sont d’excellente qualité et nous enchantent le palais. Les méthodes américaines de mises en scène permanentes nous agacent souvent, nous Français, mais il faut bien reconnaître que la qualité est là. Pour le créateur de l’Opus One, fleuron des vins américains, ce n’était finalement pas une grande surprise mais c’est toujours bien agréable de le constater par soi-même. Seul bémol, les prix de base excessifs, comptez en moyenne 50$ la bouteille.

 

Sur le chemin du retour, nous décidons puisqu’il nous restait un peu de temps de rentrer à San Francisco en passant par la vallée voisine, moins célèbre mais tout-à-fait digne d’intérêt, la vallée de Sonoma. A l’Ouest de la vallée de Napa, elle est également plus chaude. C’est dans une exploitation pratiquant la biodynamie que nous nous arrêtâmes, chez Benzinger à Sonoma. Une exploitation beaucoup plus familiale et intimiste où la passion du vin est expliquée par ceux-là mêmes qui l’élèvent. Outre le côté bio qui ne peut que nous réjouir, l’authenticité donne une autre dimension à cette visite plus « nature » dans un domaine moins tiré au cordeau que le précédent mais avec plus d’âme et de chaleur, des courbes inattendues, des fontaines, des fleurs, des rocailles, un édifice symbolisant un temple voire un vieux tracteur tout en métal ornementant une bordure, bref du charme à revendre. Et quand vient la dégustation nous sommes avides de découvrir. Trois vins également en commençant par un blanc Chardonnay puis un Pinot Noir et l’habituel Cabernet Sauvignon en assemblage avec d’autres cépages. Vins très agréables et prometteurs certainement plus naturels que dans le précédent domaine mais finalement moins ciselés que chez Mondavi avec des goûts plus américains aussi, plus boisés voire trop boisés pour un Français qui apprécie le vin. Mais quel charme ce domaine !

 

Nous  regagnons alors San Francisco par le Golden Gate de toute beauté alors que ces tours, habituellement nimbées de brouillard, se dressent fièrement ce jour-ci dans un ciel d’azur éclatant.